Elle est un peu tristounette cette semaine, sans mes petits qui me manquent. Le voyage est tellement différent sans eux, plus de chansons en route, plus autant de rires et de bêtises ! Il est devenu plus studieux du coup ! Nous faisons plus d'école en marchant : on révise les tables et faisons encore et toujours de la conjugaison, le point faible de J-M étant le français.
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Ecole d'un soir, près d'un lavoir, pendant que Maman monte la tente. |
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Ugo a baissé son rythme de moitié ! Le premier jour que nous avons repris la route sans Catherine et Alféda, nous faisions du 2 km/h, alors qu'avant il faisait en moyenne 4 ou 5 kilomètres en une heure. Est-ce le fait de ne plus porter d'enfants sur son dos et de ne plus tirer de remorque ? Est-ce parce qu'il a plus de poids sur le bât ou est-ce la lassitude ou la fatigue ? Un peu de tout cela je pense ...
Nous sommes passés au statut de pélerin durant ces 7 jours : nous ne sommes plus de simples voyageurs, le regard des gens est quelque peu différent, ayant l'habitude de voir passer des marcheurs devant chez eux. D'ailleurs, qui dit pélerin dit bourdon ! Jean-Maurice s'est attelé à un nouveau travail : se fabriquer un beau bâton de pélerin (bourdon) qu'il est fier d'arborer en toutes circonstances !
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Une fontaine pour pélerins dans un jardin privé, quelle bonne surprise ! |
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JM fabrique son bourdon à l'aide de son couteau suisse |
Cette semaine, nous avons dormi sur des terrains communaux et non chez des particuliers, envie de changer ! Sauf à St Jean d'Angely où une dame nous a prêté son jardin car la commune ne voulait pas de mon âne sur son territoire, prétextant que ce n'était pas hygiénique ...
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Merci à Bernadette, sa nièce et Marie-Noëlle ! |
Côté propreté, je nettoie le crottin d'Ugo quand je pars, bien entendu, sauf s'il sera utile par la suite pour le jardinage, dans ce cas, je le laisse, en accord avec les propriétaires.
Nous avons progressé sur l'échelle de la confiance avec notre âne, il marche maintenant librement, sans être tenu à la longe. Il peut ainsi choisir le revêtement sur lequel il marche, souvent les bas-côtés herbeux pour soulager ses pieds qui sont un peu abîmés par près de 400 km de marche.
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Ugo marchant librement ... |
Nous sommes fiers d'avoir foulé notre 4ème département : La Charente-Maritime.
A Paizay-le-Chapt (79), nous avons eu la surprise, pour la première fois, de trouver des toilettes sèches sur une place communale, où nous avons planté la tente. C'est ici qu'un voisin rwandais nous a gentiment proposé de mettre Ugo dans son jardin plein de bonne herbe pour lui. Il m'a aussi raconté une histoire de son pays avec un âne ! J'ai été transportée par la culture de la transmission orale grâce à sa façon de conter. Quelle belle transmission, merci Edouard !
Aux Eglises d'Argenteuil (17), nous avons profité d'avoir bivouaqué près d'une école primaire pour présenter Ugo, bâté et sur le départ, aux élèves impressionnés.
Les personnes que nous avons rencontrées sont toujours aussi généreuses, nous ne comptons plus le nombre de paquets de bananes, de boîtes de biscuits et autres pots de confiture maison offerts en route !
Un accident à déplorer durant cette troisième semaine : Jean-Maurice s'est pris un coup de sabot dans le nez ... il a saigné du nez pendant plusieurs jours. Il a compris qu'on ne devait pas l'embêter en vérifiant ses pieds après une journée de marche ! Dorénavant il attendra le lendemain matin pour le faire.